TYPAGE LYMPHOCYTAIRE
Définition – physiologie
Les lymphocytes assurent l’immunité spécifique cellulaire et humorale. On distingue, schématiquement, les lymphocytes B qui produisent les anticorps, les lymphocytes T qui sont le support de l’immunité à médiation cellulaire et les cellules NK (Natural Killer) possédant une activité cytolytique naturelle, vis-à-vis de cellules infectées ou tumorales, sans nécessiter d’immunisation préalable. La production d’anticorps monoclonaux dirigés contre les antigènes de surface a conduit à une classification immunophénotypique des lymphocytes. Des classes de différentiation (CD, Cluster of différentiation) ont été créés pour regrouper les anticorps reconnaissant les mêmes antigènes. Par extension, l’antigène reconnu par les anticorps d’une classe prend le nom de cette classe. Cette classification a progressivement remplacé la définition fonctionnelle classique.
Intérêt clinique – Interprétation des résultats
Lymphocytes T
Les lymphocytes totaux sont comptés à l’aide des anticorps CD3. Deux sous-populations, correspondant schématiquement aux lymphocytes T auxiliaires et aux lymphocytes T suppresseurs et cytoxiques, sont dénombrées par les marqueurs CD4+ et CD8+.
Lymphopénie T CD4+
• La numération des lymphocytes T CD4+ est l’examen clé de la surveillance de l’infection par HIV : l’observation d’une diminution confirmée est très significative d’une évolution vers l’immunodépression.
• Certaines infections bactériennes peuvent entraîner une diminution durable du nombre des lymphocytes T CD4+.
Hyperlymphocytose T CD4+
Souvent observé au cours de maladies auto-immunes.
Lymphopénie CD8+
Au cours d’une infection par HIV, la lymphopénie CD8+ est tardive.
Le taux de lymphocytes CD8+est parfois diminué au cours de maladies auto-immunes.
Hyperlymphocytose CD8+
L’hyperlymphocytose CD8+ témoigne d’une activation du système immunitaire.
Cette augmentation est observée au cours des infections virales, des rejets de greffes, du syndrome de fatigue chronique et de certaines neutropénies.
Lymphocytes T activés
Les marqueurs les plus utilisés pour dénombrer les lymphocytes activés sont CD25, CD38 et HLA DR.
Ces marqueurs étant également exprimés sur les lymphocytes B, ils doivent être couplés à un marqueur T. Chez le sujet normal, les cellules activées représentent moins de 5% des lymphocytes du sang. On peut observer une augmentation du nombre de lymphocytes T activés dans toute pathologie faisant intervenir le système immunitaire, notamment, infections virales et maladies auto-immunes. Une attention toute particulière peut être portée aux CD8+activés (CD8+ CD38+); l’augmentation, chez le patient encore asymptomatique, semble associée à une progression plus rapide vers l’immunodépression.
Lymphocytes B
Bien que les lymphocytes B soient définis par la présence d’immunoglobulines de surface, les lymphocytes B sont identifiés (pour des raisons strictement analytiques) par les marqueurs CD19 ou CD20.
Hyperlymphocytose B
En pratique clinique, les marqueurs des lymphocytes B sont importants pour caractériser l’origine T ou B d’une hémopathie lymphoïde.
Cellules à activité « Natural Killer » (Cellules NK)
Les cellules NK sont capables de détruire leur cible sans restriction par le complexe majeur d’histocompatibilité. Les cellules NK sont des cellules non T (CD3-) qui expriment les antigènes CD16 et CD56.
L’hyperlymphocytose à cellules NK est fréquente et reflète le plus souvent une situation bénigne et transitoire. Elle peut toutefois révéler une leucémie à grands lymphocytes granuleux.
Hémopathies malignes du tissus lymphoïde :
Le typage lymphocytaire trouve un champ d’application particulier dans la mise au point des hémopathies malignes du tissu lymphoïde.